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Épitaphe marine

Ci-gisent l’amiral des phoques du sud,lion de mer de Patagonie
et la princesse Lionne son épouse
Dieu les conduisit de la croix du sud à la polaire sur la route des contresens
Ils ne firent rien comme personne puisqu’ils moururent à l’envers,comme les hommes du nord naguère,lorsqu’ils allaient mourir au cap Horn.
Ils n’avaient rien à faire ici pas plus que les marins là-bas sinon trouver un sens à la vie
Car il n’est pas nécessaire d’être un homme pour découvrir enfin en mourant ,où se trouve la Patagonie.

Ce poème qui conclue le premier tome de sept cavaliers est attribué dans le livre à Willem kostrowitsky. Poète officiel de la ville ,mystérieusement disparu ,et dont vraisemblablement nos cavaliers vont se retrouver sur les traces.
Les poésies du livre et de l’album sont effectivement de Willem Kostrowitsky (qui est, je le rappelle ,le vrai nom de guillaume Apollinaire)   sauf …Celui-ci qui est de Jean Raspail.
Il s’agit d’ailleurs d’un « réemploi » puisque c’est dans le « jeu du roi » paru chez Robert Laffont en  1976 ,qu’une scène similaire existe avec des phoques venant mourir sur la cote bretonne ,depuis la lointaine Patagonie et ou Ségolène la jeune héroïne du roman récite ce même poème qu’elle a écrit.

C’est à partir de ce livre   que jean Raspail  installe le royaume de Patagonie un royaume rêvé  comme un refuge. Avec Moi Antoine de Tounens roi de Patagonie il s’auto proclame consul général à vie. Voici ce que peu de temps après il écrivait du Royaume de Patagonie :

Tounens jeune avoué de Périgueux s’en alla se faire couronner roi de Patagonie par les Indiens de ce bout du monde, en 1860,il fut  expulsé par les autorités chiliennes et argentines après avoir régné quelques semaines et revint en France, à Paris, où, se proclamant roi de Patagonie en exil il tint une sorte de cour, avec manifestes signés de ministres fantômes qui n'existaient que dans son rêve, il en fit tant qu'il déchaîna, pendant de longues années, et jusqu'à sa mort, en 1878, des torrents de rires et de sarcasmes. Roi du rêve, en dépit de tout. Je tenais mon souverain. Je m'étais découvert une patrie. Le royaume imaginaire... Que souhaiter de mieux sur cette terre, en cette époque, dans ce pays ? Il y a quatre ans déjà, j'en fis un premier roman ou j'inventai, dans un vieux château breton, un successeur à ce roi. Le livre s'appelait : Le Jeu du roi. Un jeu de l'esprit, un jeu du cœur et, si je n'avais pas peur de ce mot, je dirais : un jeu de l'âme. Et l'on se mit à jouer avec moi. Tant de Patagons volontaires se découvrirent cette année-là, au fil de mon courrier, que je décidai d'ouvrir chez moi, en Provence, un consulat général de Patagonie. Le drapeau bleu, blanc, vert d'Antoine de Tounens flotte à mon balcon. Je ne saurais plus m'en passer. Dans un temps dépourvu de symboles, je le considère, déployé au mistral, avec tendresse, avec ironie, avec fierté, avec mélancolie, et c'est être exactement patagon que de s'accommoder ensemble de ces quatre sentiments-là. Aujourd'hui, c'est l'histoire même d'Antoine de Tounens, roi de Patagonie, que j'ai écrite. Comme l'on sait fort peu de choses à son propos, car il vécut de rêves plus que de réalités, j'en ai fait un roman. Pour l'honneur des écrivains, ce n'est pas la première fois, dans l'histoire marginale, qu'un héros malheureux sortira plus vrai et grandi de son passage entre les mains, le cœur, l'imagination et la plume d'un romancier. C'était au moins mon secret désir, cher Antoine... Si j'en juge par mon courrier, il semble que j'y ai quelque peu réussi. Le consulat général de Patagonie est débordé par des demandes de naturalisation. 




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