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Vieillerie américaine sur papier jaune.

 

 

saint-Malo 2013, sans aucun doute le plus grand des festivals, tant il cumule tous les avantages : la beauté des lieux, sa capacité d'accueil, ses endroits pour se retrouver, tout cela dans un périmètre à l'échelle du piéton le plus modeste, et une organisation parfaite, tirée au cordeau, rodée par la pertinence accumulée par l'expérience.

Parmi les expos de l'année, celle de Cortégianni, qui comme quelques-uns d'entre nous (assez peu en fait ) collectionne depuis toujours, les planches et les dessins.

Il s'agit d'une collection d'exégète, qui va chercher dans les années américaines des origines du genre jusqu'au plus divers du franco-belge, en privilégiant un peu comme nous le faisons souvent, les lectures de l'enfance et les amitiés et rencontres professionnelles.

Je fais la visite seul, tranquillement. Devant moi, deux jeunes gens, que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam, à peine la trentaine, mais dont le discours sans équivoque situe comme jeunes auteurs.

Le ton de la visite et des commentaires est pour le moins goguenard. Ils sont largement dans la distance par rapport à ce qui est exposé. Ils ne connaissent pas, c'est une évidence, mais ne cherchent ni à connaître ni à comprendre, le constat est sans appel :c' est vieux !

Je les vois approcher un peu le nez sur la feuille, un intérêt pour le trait de Franck Robbins ou de Jack Davis ? Non, c'est putain t'as vu comme le papier est jaune ? Ça date de quand ce truc ?

Je passe sur les gloussements de rire devant une planche de Cartland de Blanc-Dumont qui était un modèle de dessin et qui engendra quelque chose qui avoisinait surtout le mépris.On finissait sur quelques classiques franco-belges qu'ils regardèrent à peine, la couleur du papier n'évoquait rien de spécial sans doute.

Il ne s'agit pas là de dire que l'on doit baver d'admiration devant ce qui s'est fait avant nous, ni tout connaître, on peut même détester, vouloir en finir avec l'avant, au cinéma la nouvelle vague est arrivée en se construisant avec une grande violence contre ce qu'il y avait eu avant eux ; non nous sommes dans un autre cas de figure, résultat sans doute de l'immensité de la production, c'est que le champ de la connaissance est presque inexistant. Un petit monde étroit de quelques lectures, pas de racines, des auteurs  « élevés hors-sol » comme des tomates de serre.

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