En ce mois d'avril, sortira le dernier tome de la saga Pikkendorff, le tome 3 du Royaume de Borée: Tristan (62 pages éditions Delcourt)
Lorsque j'ai décidé en 2006, d'adapter un roman de Jean Raspail : « Sept Cavaliers » dont le tome 1 sortira en 2008 chez Robert Laffont (qui avait les droits du livre), nous étions peu, parmi les auteurs de Bande Dessinée à nous tourner vers la littérature. Il y avait bien sur Tardi, que j'ai toujours beaucoup aimé, et ses adaptations de Léo Malet ou de Manchette, il y avait eu dans le passé le Salambo de Druillet, le travail de Stephane Heuet sur Proust toujours en cours, et c'était à peu près tout.
Depuis la Bande dessinée s'est jetée presque en masse vers la littérature, réflexe que le cinéma avait eu dès ses origines. De mon côté, j'ai essayé d'être fidèle au livre que j'ai adapté, notamment en n'en faisant pas un digest, car si elle adapte beaucoup de romans, il me semble que la BD est souvent tombée dans le travers du « condensé », perdant ainsi le bénéfice de ce qu'elle était allée chercher.
J'ai fait avec Sept cavaliers, presque autant de pages que le livre, avec le Royaume de Borée, j'aurai souhaité 4 titres j'en ai obtenu 3 en 170 pages . Je reprendrai une phrase d'Eric Rohmer, qui pour ses films allait souvent puiser en littérature, quand on lui posait l'éternelle question comment adapter ? Faut-il trahir ? Et tous les poncifs que l'on aligne à un auteur dans ce type de cas, il disait « il faut faire le livre »...J'espère avoir fait les livres de Jean Raspail en bande dessinée.