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1986 ,Je suis entré  dans l’œuvre de Jean Raspail, par un ouvrage que je considère comme son meilleur roman « qui se souvient des Hommes ». Un monument à la mémoire du peuple Alakaluffs ou plutôt des « Kawesquars » ainsi qu’ils se nommaient eux-mêmes , c’est à dire » les hommes ». C’était un petit peuple perdu au bout de la terre de feu, nomades en canot, ne pénétrant presque jamais à l’intérieur des terres qu’ils craignaient, bivouaquant sur les grèves, par petits groupes familiaux.
Ils vivaient nus dans un climat épouvantable, des conditions si difficiles, que dans leur pauvre  panthéon de trois dieux, aucun n’était bénéfique.

L’homme qui les avait compris, étudié, aimé, avait appris leur langue était José Emperaire. C’était un archéologue du musée de l’homme, il en avait fait un livre » Nomades de la mer », qui a sauvé leur mémoire, car la vie moderne les a broyés, dissous.ils se comptaient quinze suivant le recensement chilien en 2006.

Jean Raspail ouvrait son livre sur un vibrant hommage à José Emperaire  , lui qui est mort là-bas en 1958, victime d’un éboulement dans une grotte qu’il fouillait pour les comprendre mieux.

2010,Nous sortions d’une télévision Jean Raspail et moi, pour assurer la promotion de sept cavaliers, j’avais débuté l’entretien en précisant que c’est  à ce roman « qui se souvient des hommes » que j’avais songé en premier, mais  la tâche m’avait paru impossible de traduire cela en Bande dessinée.

En sortant, je ne sais pas pourquoi l’idée me traversa, « tiens d’où était-il Emperaire, jean ?  c’est un nom de chez nous ! » les Terpant comme les Raspail sont du sud-est , «  j’en ai même dans ma famille du côté de ma mère » . c’est « empereur » en occitan.
 
Jean Raspail ne savait pas.

De retour je pianotais sur Internet . j’ai trouvé très vite l’article de journal annonçant sa mort en 1958, il était né en 1912 à Semons, tiens ! c’est à 70 Km de chez moi, pas plus.

Je suis allé sur Généanet, refuge des généalogistes, je rentre les deux noms, Emperaire, Semons :un résultat :Joseph, Lucien, Alexis, archéologue, mort en Patagonie, tiens il s’appelait joseph et non, José, c’est ainsi que l’on devait l’appeler  là-bas.

Il y a une fonction » ascendants » sur Généanet, je cliquais.

 Semons  était juste une étape familiale, la famille venait des Hautes-Alpes, et d’un seul coup la surprise, sa généalogie et la mienne étaient la même.

 Un couple  Claude Emperaire et Suzanne Aubespin dans un petit village des Hautes-Alpes, berceau de la famille de ma mère, Saint Julien en Beauchêne, où est aussi le Baumugne de Giono.
Claude et Suzanne ont deux enfants, André l’aîné, dont descend José Emperaire et Claude le cadet, qui est mon aileul.

Ainsi l’histoire fait parfois des boucles bien curieuses. Dans les années quatre-vingt, je lis » qui se souvient des hommes », Jean Raspail, les Alakaluffs, José Emperaire, ce livre fait partie de mon panthéon personnel, avec le « roi sans divertissement » de Giono et quelques autres livres qui accompagnent une vie.

Vingt ans plus tard, j’y reviens, je relis Le roman, Emperaire, j’adapte un autre roman de Raspail, Sept cavaliers, en tant que consul général du royaume fantôme de Patagonie, il me naturalise d’office patagon.

Et José Emperaire, venu du pays de ma grand-mère,du pays des romans de Giono entre dans ma famille,
Qu’est ce qui fait rêver les hommes de nos montagnes de Patagonie ?

Un dernier détail chez nous, joseph se dit aussi José.


Jacques Terpant

Ps :un remerciement tout particulier à Jean-Paul Métailler qui a dressé la généalogie de José Empéraire

 

508134 400   JOSÉ-EMPERAIRE

 

Indiens Alakaluffs -José Empéraire

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